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Label Galerie
18 mars 2024

L'art et Grenoble

Grenoble, la capitale des Alpes, est un vrai carrefour artistique, abritant des trésors comme le CNAC (Centre National d’Art Contemporain), le musée Dauphinois, sans oublier l’Ancien Musée de Peinture et le musée de Grenoble lui-même. La ville vibre au rythme de l’art, grâce à ses nombreuses expos, et ses événements phares tels que le « Street Art Fest » ou encore la très attendue foire « Art-Up ».

 

À Grenoble, la scène artistique s’épanouit également avec des artistes de renommée internationale tels que Patrice Ganansia, artiste contemporain aux multiples facettes, qui trouve son inspiration dans la convergence de l’art et de la science. Ses créations interpellent sur la fluidité du monde, mêlant abstrait et concepts scientifiques.

 

Alexander Calder, sculpteur renommé, a également laissé son empreinte à Grenoble avec ses sculptures mobiles emblématiques, introduisant l’art cinétique. Ses œuvres colorées incarnent l’équilibre entre rigueur technique et spontanéité.
De nombreux artistes à Grenoble contribuent ainsi à enrichir la scène artistique de la ville, parmi lesquels Xavier Madoré se distingue par son parcours artistique singulier. Utilisant principalement l’acrylique sans pinceaux, qui apporte épaisseur et profondeur à son travail, sa technique particulière se manifeste par un jeu subtil entre les cercles éclatés et leur rayonnement au-dessus d’un fond travaillé, créant une œuvre graphique fusionnelle, énergique et teintée d’une certaine douleur, comme l’a souligné un ami critique d’arts.

 

Dans le paysage artistique dynamique de Grenoble, des talents tels que Xavier Madoré apportent une dimension unique à la scène contemporaine, illustrant la diversité et la richesse de la création artistique locale.
Ensemble, ces artistes contribuent à faire de la ville un véritable foyer artistique, où la diversité des expressions créatives reflète la richesse culturelle et la vivacité de la scène artistique locale. Les galeries, expositions et événements tels que le « Street Art Fest » et la foire « Art-Up » deviennent ainsi des rendez-vous incontournables pour les amateurs d’art, renforçant la réputation de Grenoble en tant que ville artistique des Alpes.

 

Au-delà des grandes institutions, il y a les galeries d’art, ces espaces essentiels qui tissent des liens uniques entre artistes et amateurs d’art. Labelimmo a eu le plaisir de s’entretenir avec deux galeristes grenoblois, passionnés et passionnants, qui nous ouvrent les portes de leur univers.

Galerie « Vent des Cimes », Benjamin Bocchi, responsable de la galerie

 

Véritable institution à Grenoble, la galerie Vent des Cimes n’est pourtant pas née dans la capitale des Alpes ?
Non en effet. Notre galerie a été fondée il y a presque 60 ans à l’Alpe d’Huez, d’où le nom “Vent des Cimes”. C’est à l’occasion des jeux olympiques de Grenoble en 1968 qu’elle a quitté ses montagnes, pour s’installer en ville, d’abord sur les quais, puis avenue Alsace Lorraine, avant de trouver sa place actuelle place Victor Hugo. C’est une galerie où nous exposons des peintures, des sculptures et un peu de photographie Nous ne sommes pas cantonnés à un seul registre.

 

Qu’est-ce qui motive une visite dans votre galerie ?
Le plaisir, avant tout. Si notre objectif est de vendre les œuvres de nos artistes, nous tenons aussi à partager, échanger et faire connaître leurs univers. Avec 6 à 7 expositions thématiques par an, notre but est d’éveiller la curiosité du plus grand nombre. La galerie est un lieu d’accueil où la curiosité est toujours récompensée.

 

Qui exposez-vous ?
Nous exposons principalement des artistes français, ainsi que des talents venus d’Italie, de Belgique et des Pays-Bas. Certains jouissent d’une renommée internationale, tandis que d’autres sont au début de leur parcours artistique. Nous soutenons également des artistes locaux, tels que la grenobloise Anne Bachelier exposant avec nous depuis plus de 30 ans. Daniel Castan, un peintre renommé basé dans l’Ain. La sculptrice drômoise Josepha. Ou encore le haut-savoyard Jean-Yves Fremaux.
Ces artistes sont notre fierté, des personnes dédiées à leur art, pour qui l’art est essentiel, voire vital ! Il est crucial pour nous de valoriser ces artistes sincères. Il y a l’œuvre. Mais il y a surtout “qui est derrière”. Le travail est aussi important que la personne.

 

Les œuvres sont-elles accessibles ?
Les prix débutent autour de 300 euros, ce qui est souvent une surprise pour nos visiteurs qui pensent à tort que l’art est hors de portée. L’art est accessible à toutes les bourses. C’est notre rôle de guider, d’expliquer la valeur d’une œuvre. Certains entrent par curiosité. D’autres car ils ont été happés par les œuvres en vitrine, sans aucune intention d’achat. L’important est de franchir le seuil de la galerie ! Cela peut être la petite parenthèse de la journée de regarder de jolies choses, et de s’évader le temps d’un instant.

 

Comment dénichez-vous ces artistes ?
Il n’y a pas de règles. Les découvertes se font au gré des rencontres, parfois lors d’un salon, chez un confrère, ou grâce aux recommandations de nos clients. Les réseaux sociaux sont également une source d’inspiration, tout comme les artistes qui nous approchent directement. Chaque découverte est le début d’une nouvelle aventure.

 

Galerie « Hébert » Andrée Pavie, directrice de la galerie Hébert

 

Quelle est la force de la galerie Hébert ?
C’est une galerie réputée pour sa sélection pointue d’œuvres d’art, où nous exposons majoritairement de la peinture. On se démarque avec une sélection d’œuvres qui pique la curiosité. Mais ce qui fait notre particularité, c’est qu’on n’a pas vraiment de moule. Vous pouvez tomber sur tout et n’importe quoi chez nous, et c’est ce qui est excitant. Ce qui nous guide, c’est le feeling, l’authenticité des artistes, ce qu’ils brûlent de partager, et comment ils choisissent de le faire. Leur liberté, leur passion, c’est ça qui nous parle.

 

À la galerie Hébert, nous mettons généralement en lumière un seul artiste à la fois, et nous changeons d’exposition toutes les 5 semaines. Cela veut dire que si vous passez nous voir régulièrement, vous êtes certains de découvrir quelque chose de nouveau à chaque fois ou presque. Alors que certaines galeries misent sur les valeurs sûres, la Galerie Hébert, c’est le coin des découvertes. Un peu comme ces cinémas d’art et essai qui diffusent des films indépendants. On aime proposer quelque chose d’un peu différent, d’un peu osé !

 

Quel est le rôle du galeriste ?
C’est un rôle essentiel dans le monde de l’art. Nous sommes à l’intersection entre l’artiste et l’acheteur. Nous formons un triangle. Notre mission est d’inspirer confiance dans les sélections que nous faisons, et de défendre les paris artistiques que nous engageons. Cependant, je suis persuadée que pour apprécier pleinement l’art, l’amateur qui vient chez nous doit aussi avoir une sensibilité, une curiosité pour ce que l’on expose.

 

Ce qui est marrant, c’est que l’art, tout le monde en parle. On va voir des expos, on se rend au musée, mais franchir la porte d’une galerie, c’est une autre histoire. C’est comme si y avait un blocage. Peut-être que ça touche à notre manière de consommer aujourd’hui. On est dans l’éphémère, on préfère louer que posséder. C’est dommage, car en réalité, l’art peut être accessible. Vous pouvez dénicher une jolie œuvre sur papier dès 200 euros. Si vous visez une peinture, là, le budget grimpera autour de 2000 euros. Mais l’idée, c’est de montrer que l’art, c’est pas juste pour les autres, c’est pour tout le monde.

 

Le mois prochain Grenoble accueillera pour la première fois la foire d’art contemporain “Art’Up”. Vous participerez ?
Absolument, nous y serons pour mettre en lumière Christophe Mottet, dont les œuvres constitueront le cœur de notre prochaine exposition. Cet artiste originaire de Chambéry, que nous avons déjà eu le plaisir d’exposer par le passé, nous dévoilera sa toute nouvelle collection : “Homo Digitalis”. Une création récente, sur dibond, ou il sera question d’abstraction géométrique aux couleurs vives et éclatantes. Christophe est un artiste au parcours fulgurant. Il ne travaille la peinture que depuis 2020. Je vous invite à le découvrir !

 

Sélectionner une œuvre en fonction de l’artiste peut aussi être une façon fascinante de donner une cohérence esthétique à votre espace. Vous avez la possibilité de transformer votre intérieur en une véritable galerie personnelle, reflétant un éventail d’émotions et de récits variés. Du noir très expressif du grenoblois Patrice Ganansia, aux jeunes pousses comme Mélanie Berger lauréate du prix Art contemporain du Département de l’Isère, la métropole grenobloise regorge de talents locaux.

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Par Labelimmo